mercredi 29 juin 2016

Le Brexit c'est chic.

Ça y est! Le référendum de la Grande Bretagne a eu lieu, et à la surprise presque générale, les anglais ont voté à quasiment 52% la sortie de leur pays du carcan admistratif de l'Union Européenne. Les partisans du OUT se réjouissent sur le vieux  continent tout entier et se mettent à rêver tout haut que ceci pourrait être possible aussi chez nous en France. Comme un peu partout, les porteurs de ce projet sont les deux extrêmes de l'échiquier politique du pays. Il n'en faut donc pas plus aux média pour faire preuve d'honnêteté intellectuelle, le brexit c'est un truc de facho et de xénophobe de bas étage, les anglais sont racistes. Voilà une nouvelle publicité gratuite offerte au Front National d'une Marine Le Pen qui s'orgasme tout haut d'un référendum pour un #Fraxit, mais ne rêvez pas, on a pas mis en place des David Cameron donc, on se détend ! Alors, voilà pourquoi ce petit billet, pour dire que non l'euro-scéptiscisme n'est pas que populiste et extrémiste, mais, aussi et malgré les croyances de certains, les libéraux ne sont pas plus des euros convaincu, du moins, pas de cette Europe bureaucratique.

Depuis quelques jours les politiques français occupent les ondes et braillent à qui veut l'entendre que l'Angleterre a eu tort, qu'elle va en subir de très fâcheuses conséquences, que cette sortie doit se faire de manière "douloureuse pour éviter toute contagion" comme l'a si bien dit Jean Quatremer sur l'antenne de BFM TV, d'ailleurs, on dit que Staline se serait levé pour applaudir un tel discours. Tous nous disent que l'Europe doit tenir compte de la leçon et se repenser pour en finir avec cette Union ultra-libérale, administrative et bureaucratique. Euh, non, si, c'est bien ça, du libéralisme administratif ! Du coup François l'Audacieux va de réunion de crise en réunion de crise et n'a plus que deux idées en tête, sa réélection et une Union Européenne à l'image de la France, c'est-à-dire, archaïque et immobile. Ce qui serait pratique car, aux moins, le monde avancerait moins vite, donc sautons dans le train tant qu'il est à l'arrêt pour bloquer les freins. L'Angleterre doit sortir et vite, il faut reconstruire une Europe sociale, une Europe idéale, une Europe franco-française, voilà un programme qui aurait de quoi donner des envies de référendum à Angela Merkel. Honnêtement, je serais à sa place, j'en voudrais aux anglais de laisser l'Allemagne seule avec des boulets. Car le vrai problème n'est pas dans la libre circulation des hommes que les populistes d'extrême droite de gauche utilisent comme argument, mais dans un marché censé être libre qui dresse de plus en plus de réglementation et qui tarde à trouver des accords commerciaux avec les Amériques, car quand t'es mercantile comme un anglais, quoi de plus rageant que de voir de l'argent vous échapper et défiler comme les aiguilles de Big Ben?


Il faut donc repenser l'Europe et son Union sacrée.

Les Anglais ont-ils bien fait de claquer la porte?
Oui, car ils ont mis une gifle aux autoproclamés, car non élus, chef de l'UE qui ne s'entendaient pas à tel résultat, et à une telle visibilité de leur grossière comédie que celle de la création d'un supra état qui serait au dessus des nations. Mais, contrairement à ce que l'on nous raconte, les anglais ne révèlent pas ces dessins, car les Juncker's boys ont déjà montré leur autorité dans la gestion de la crise grecque. Comme je l'ai dit en 2015, "Avec la Grèce, l'UE de Juncker va se tirer une balle dans le pied car, d'un côté, si elle donne raison aux grecs, elle va devoir faire face à une montée en puissance de l'extrême gauche et l'Europe éclate, ou bien, elle agit avec fermeté et provoque la montée de l'extrême droite et l'Europe éclate." Les Anglais ont bien fait de se tire en premier car, comme à leur habitude, les étatistes vont répondre à une volonté de moins d'Europe par imposer encore plus d'Europe, et agiter le Croquemitaine néolibéral pour faire peur aux moutons de moins en moins dociles, et je vous le dit, tant mieux pour nous. Non, je ne pète pas un câble car,  plus ils vont s'imposer plus l'envie de liberté des peuples va être grande et plus le vieux continent se rapproche d'une nouvelle chute de mur.

Nos amis gavés à l'argent public nous disent que l'Europe ne peut pas se créer et fonctionner en étant une entité au dessus des états et que les nations doivent absolument reprendre leur souveraineté. Mesdames et messieurs, vous assistez sous vos yeux Zébaillis, à la renaissance du mythe gaullien de l'état-nation-stratège-Dieu-tout-puissant pour contrer le néolibéralisme bureaucratique de Bruxelles. Voilà la solution qu'on nous propose telle une rengaine entêtante, plus d'état. L'Europe ne doit pas se construire sur la souveraineté  des états-nations mais sur celle des peuples, de sa libre circulation mais surtout de sa liberté d'échanger librement avec qui bon lui semble. La paix que l'union des états à permis ne tient qu'à une signature sur un bout de papier, la seule garantie de paix, c'est les échanges commerciaux entre les individus et le respect de ses propriétés.

"Chaque groupe ou variété de population, chaque race, chaque langue est maîtresse de son territoire. Chaque cité garantie par sa voisine, est reine dans le cercle de son rayonnement."
Pierre Joseph Proudhon

L'Union Européenne technocratique doit disparaitre avec le principe des états-nations et faire place à une Europe de l'échange. La seule souveraineté est celle des peuples et celle des individus, l'Europe est un continent aux multiples nations, aux multiples cultures, aux multiples langues et il doit le rester, il ne sera jamais une seule et unique entité politique et économique, l'URSS a déjà tenté la chose, elle s'est effondrée sur elle-même. L'esprit européen ne sera pas garant de la paix pour une bonne et simple raison qu'une chose qui n'existe pas ne pourrait le faire.