Voilà quelques
temps que l'inspiration m'a quitté, et je me dis que de me mettre
devant une page blanche pourrait déclencher un truc en moi, puis
non. Puis vient l'actualité en France, chômage, grève des taxis,
grâce présidentielle, réforme de l'orthographe, pas grand chose
d'inspirant, et arrivent les agriculteurs et leurs gros tracteurs
chargés de fumier prêt à être déversé devant nos institutions
de la république. Voilà qui est inspirant, je vais faire comme
d'habitude et jeter mon dévolu sur ma cible favorite, l'état
français.
Amis
agriculteurs, je suis de tout cœur avec vous, vous devez mieux
gagner votre vie, c'est normal, vous nourrissez la nation, l'état
vous doit reconnaissance et respect. Je suis de tout cœur avec vous,
je souhaite voir des agriculteurs vivre de leur labeur, fier de leur
métier et enfin avoir toute la reconnaissance que vous méritez, car
cela suffit de voir des exploitations vendues pour cause de non
reprise de la descendance, cela suffit de voir des agriculteurs se
suicider ( 1 agriculteur se suicide tous les 2 jours) étouffer par
les taxes, les impôts, les normes, la concurrence déloyale des
producteurs étrangers et la grande distribution qui préfère
proposer des aliments hors nation à leurs clients. Vous avez peur et
c'est normal, vous demandez de l'aide de l'état et c'est là que
nos chemins se séparent.
Même si je
comprend votre angoisse du lendemain, je ne comprend pas le fait que
vous vous réfugiez systématiquement dans les jupons de cet état
qui vous étouffe en prélèvement obligatoire et cet état qui signe
les normes et quotas européens. Je vous le dis, en vous attaquant à
la grande distribution vous vous trompez d'ennemi. La grande
distribution, non sans les défendre, ne fait que répondre à une
demande de ses clients, rappelez vous, nous sommes en crise, et le
consommateur ne réclame que des prix bas et, il faut l'avouer,
aujourd'hui, vous êtes incapable de produire à bas prix. Ce n'est
pas la concurrence qui est déloyale, mais les impôts et les normes
qui se rajoutent à vos dépense qui sont anormaux. Voilà, comment
la concurrence gagne vos propres marchés, la grande distribution ne
fait que répondre à une demande de prix, bien que la tendance soit
au consommer local, la paupérisation de la population fait un choix
simple, le prix bas.
Amis
agriculteurs cessez de demander protection de l'état, comme vous
l'avez toujours fait, car vous vous tirez une balle dans le pied, et
syndrome bien français, vous prenez comme bouc émissaire les
autres. Ces protections face à la concurrence personne ne vous les a
imposé, on vous les a proposé ou vous les avez demandé en oubliant que chaque loi ou chaque norme
se transforme en impôts ou en dépense qui alourdissent votre bilan
comptable de fin d'année. Vous devez agrandir de plus en plus vos
surfaces de cultures, donc augmenter la taille de vos engins, la
taille de vos cheptels ce qui a déclenché une inévitable loi du
plus fort, où l'on voit les gros manger les petits non pas pour
mieux vivre, mais pour survivre, et quand on en vient à travailler pour des miette
on est, alors, un esclave.
Ne demandez pas
une protection au prés d'un état planificateur qui ne demande que
ça, cela n'a fait que poser d'innombrables barrières que votre
profession en est devenue une corporation quasi fermée. La seule protection qu'un état doit apporter n'est pas de vous aider à
lutter contre la concurrence, car, vous le voyez aujourd'hui sur les
étals des supermarchés, cela ne fonctionne pas et ne fonctionnera
jamais, mais de vous assurer une liberté totale de votre activité, plus de taxes, de
normes, de quotas ni de barrières, d'en finir avec l'Europe et sa
PAC et sa politique de subvention. Voilà, une idée riche pour vous
libérer de cet esclavagisme, en finir avec cet argent publique car
c'est nous consommateurs qui vous « donnons » notre
argent par le biais de nos impôts, ce qui fait que nous payons vos
productions extrêmement cher au cumul des prix appliqués en
supermarchés et ce qui est pris sur les impôts.
Criez, hurlez
ou étalez par tonnes votre liberté, car elle seule vous protégera,
elle seule vous garantira de retrouver un place de choix dans les
étals de la grande distribution, brisez vos chaînes qui vous
tiennent et vous étranglent tel des cordes à vos cous.
Je vais finir
ce billet en citant un de vos plus illustre défenseur qui, dès le
XVIII ème siècle, se battait contre vents et marées pour casser
toutes les corporations du royaume France, pour que chaque acteur
producteur, commerçant et acheteur soit libre de pratiquer un
métier, de vendre et d'acheter. Cet illustre défenseur n'est autre
que le moins connu des intendants du commerce sous Louis XV, le
breton Vincent de Gournay. Ce breton parlait de lutte des classes et
il en comptait trois, et vous, amis agriculteurs, vous faites parti
de la première, la plus noble. Rendez lui hommage, vous paysans
bretons, en réclamant votre liberté.
"Nos
monopoles et nos restrictions font qu'à qualité égale, nos étoffes
doivent nous revenir plus cher que chez l'étranger. On a réduit le
commerce au plus petit nombre de mains qu' il est possible; on veut
gagner le plus qu' il est possible, or, cela ne se peut faire qu'en
surhaussant le prix de la marchandise."
Vincent
de Gournay (1712-1759)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire