samedi 14 novembre 2015

"Il est vrai que la situation porte à rire"

J'ai passé la nuit à m'inquiéter pour mes proches et mes amis à Paris. J'ai passé la nuit à pleurer devant les noms et les visages des personnes disparues qui défilaient en lente procession sur mon écran d'ordinateur. Les réseaux sociaux ont cette formidable faculté a très vite faire circuler les informations, si vite qu' on s'en retrouve presque au cœur de l'action. L'adrénaline du moment fait vite place à l'angoisse, à la peur. Les dépêches qui tombent les unes après les autres entretiennent la tension, on vit l'événement. Alors laissez moi rire.
J'ai passé la nuit à pleurer devant cette incroyable chaîne de solidarité citoyenne qui s'est spontanément mise en place où chacun a ouvert ses portes à ceux qui ne pouvez pas rentrer chez eux se mettre en sécurité. Messieurs les politiques, elle est là, la vraie, la très grande leçon de solidarité que vous voulez nous imposer. "Viens chez moi, je t'accueille parce que moi individu lambda, je l'ai décidé."
J'ai passé la nuit à pleurer des gens qui ont été assassiné alors qu'ils partageaient de bons moments, qu'ils riaient, mangeaient, dansaient ou bien, ne faisaient que passer là. Bref, des gens sont morts alors qu'ils vivaient, simplement.
Je pense déjà aux crétins qui commencent a crier que personne ne pleure pour les palestiniens, les israéliens et que là, c'est Paris alors c'est pas pareil. Dans le fond, ils ont raison, c'est loin, c'est entre eux, c'est pas chez nous, on s'en fou, c'est qu'une info de plus au journal du soir. Pour avoir discuté avec beaucoup, beaucoup de monde cette nuit, jamais personne ne c'est senti aussi proche des victimes de "là-bas" que cette nuit du 13 novembre. Il a malheureusement fallut l'horreur pour comprendre. Comprendre que rien était fait, qu'aucune leçon n'avaient été tirée du 9 janvier, les gens ont hélas, compris au prix fort, que cet état n'était pas en mesure des les protéger et qu'eux mêmes, étaient complètement démunis. Des comptes vont devoir être rendus, des têtes vont devoir tomber, la compassion ne suffira pas, les actes vont peser lourd, très lourd.
Je pleure mes amis qui ont perdu leur enfant au Bataclan, mes camarades qui ont perdu un proche qui passait au mauvais endroit au mauvais moment, je ne me sens pas plus palestinien, israëlien ou parisien aujourd'hui que je n'étais Charlie hier dans le sens ou des humains sont mort pour du vent, des besoins de pouvoir, parce que des gens veulent montrer qu' ils en ont une plus grosse que l'autre.
Certains me trouveront sans cœur, d'autres y verrons un humanisme langoureux ou que sais-je, je m'en fou... Je pleure car des individus sont mort victimes des échecs d'une politique intérieure, des échecs d'une politique extérieure, des échecs du clientélisme, d'une politique de l'autruche, de l'angélisme, de l'égalitarisme, du vivre ensemble, de l'interventionnisme mou, de décisions pas prise par peur, des inégalités créées par ces politiques qui n'ont créé que misère sociale, ce terreau si fertile de la haine et de la violence. Victimes de la folie des hommes qui ont fait Dieu à leur image. Ils crient la grandeur d'un dieu, en fait, ils ne crient que leurs propres grandeurs.
Je pleure des victimes innocentes fauchées en pleine vie. Alors, pour le moment, laissez moi rire de rien de tout, c'est ma façon de leur rendre hommage.

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